Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ASL de Valcros
12 décembre 2006

PPPRI feux : Etude de Vulnérabilité

Préambule :

On évoque souvent la carte d’aléa pour justifier les refus actuels des permis de construire sur le Domaine de Valcros. Mais le problème se pose-t-il en ces termes ? La problématique est-elle circonscrite aux seuls permis de construire? Car il faut ajouter un 2ième motif pour le refus des permis par la Mairie «De plus, l’unique sortie du quartier de Valcros ne répond plus aux règles pour assurer la sécurité des habitants et des sauveteurs en cas de sinistre.».

Il faut, pour comprendre toute la portée de cette phrase, remettre celle-ci dans la démarche de prévention des risques d’un PPR. L’essence des dispositions réglementaires qui vont ou qui pourraient être prises, découle du document de base qui est l’« Etude de Vulnérabilité » incendie.

Aussi ce deuxième article qui fait suite à celui de « PPRI Feux et de la carte d’aléa », a pour objectif d’être une grille de lecture pour la compréhension d’un Plan de Prévention des Risques et des débats entre les acteurs qui l’entoure.

Etude de Vulnérabilité

Cette étude de la phase 1 de l’établissement d’un PPR (cf article précédent du 04/12/2006 « PPRI : La démarche d’élaboration et la carte d’aléa ») demande une définition de la vulnérabilité. La vulnérabilité est la «possibilité de dommages matériels et de pertes humaines à la suite d’un phénomène naturel ».

Etudier la vulnérabilité, c’est s’intéresser à la fragilité des enjeux menacés. La vulnérabilité exprime le niveau d’effet prévisible d’un phénomène naturel (aléa) sur les enjeux. Plus un bien est vulnérable, plus les dommages prévisibles sont substantiels.

Cette définition renvoi au terme « d’enjeux » qui sont les personnes, biens, équipements et environnement menacés par l’aléa et susceptibles de subir des préjudices et des dommages. De la confrontation d’un aléa avec la vulnérabilité des enjeux il va en découler le risque. On formule souvent cette confrontation par la formule suivante :

RISQUE = ALEA x VULNERABILITE

On peut concevoir l’existence d’aléas sans la présence de risques. C’est le cas lorsqu’il n’y a pas d’« enjeux » ou que la vulnérabilité est absente, lors d’un tremblement de terre dans un désert par exemple. C’est pourquoi les trois termes sont liés et indissociables.

Les schémas suivant visualisent ces notions de bases sur le phénomène naturel glissement de terrain

alea_vuln_risque

Schéma du Risque résultant du croisement de l’Aléa et de la Vulnérabilité

On peut déjà constater à la lecture de ces quelques définitions essentielles que le 2ieme motif de refus de permis est en réalité le 1ier. Il résulte d’une anticipation de l’Etude de Vulnérabilité qui n’a pas été diffusée actuellement et qui conclut, en l’état, à un haut niveau de risque.

La carte d’aléa ne peut pas être évoquée, de manière directe, pour justifier le refus.

L’étude de vulnérabilité n’est pas qu’un constat des risques ou de la fragilité des enjeux. Elle doit être le résultat d’une approche de tous les acteurs pour faire face aux risques. Ainsi dans le domaine des risques technologiques: Nucléaire, Chimie etc. on nomme cette stratégie « la défense en profondeur ». Ce concept met en place des parades de niveaux de protections successives. Les trois niveaux sont : Prévention, détection et mitigation. Chacun de ces niveaux limite la défaillance du niveau précédent et prévient la mise en action du niveau suivant.

La mitigation des risques naturels est l’action qui conduit à réduire l’intensité de certains aléas et la vulnérabilité des enjeux pour faire en sorte que le coût humain et matériel des dommages liés à la survenue de phénomènes climatiques ou géologiques soit supportable par notre société.

A titre d’exemple la "défense en profondeur" du Domaine de Valcros peut être formulé par des axes de développement (non exhaustifs) suivants :

Prévention :

Développer une culture du risque des habitants et plus généralement des acteurs concernés par le Domaine Gérer, entretenir et protéger les interfaces forêt - habitat (maîtrise de la biomasse, accroissement population etc…),

Débroussailler (PIDAF, règles administratives…),

Diffuser les cartes de vigilance incendie et les conseils de la protection civile.

Détection :

Disposer de moyens fiable et stable de détection à l’éclosion des feux. Exemple survol par avion de la zone pour identifier des départs de feux,

Alerter les habitants des départs de feux (sirènes ?).

Mitigation :

Disposer d’issus de secours multiples,

Définir un plan d’évacuation interne du domaine avec matérialisation sur le terrain des voies d’évacuation etc. Lutter contre le feux : Action des services des pompiers et dispositifs locaux de lutte (3 réserves d’eau importantes sur le domaine) etc...

canadaire

La mise en œuvre de cette démarche a une conséquence sur l’aléa (possibilité de réduction des intensités de feu, la probabilité de propagation du feu, la vulnérabilité et in fine sur le niveau de risque. Ce niveau de risque affecte directement le zonage réglementaire donc la constructibilité et les régles de construction associée.

Fichier pour impression:PPRI_F_Etude_vulnerabilite_D

Daniel Bertheau Ingénieur consultant en Sûreté Nucléaire

Publicité
Commentaires
B
Bonne question mais nous en sommes pas encore là! On n'a pas connaissance du dossier et comme dans tous projets c'est un aspect important et il n'est pas oublié bien sûr. L'avenir dira si des investissements lourds sont nécessaires. Par qui? l'avenir et les études le dirons.<br /> Et ne mélangeons pas tout aujourd'hui c'est le PPRI F pour l'inondation le PPRI a déja été fait et approuvé donc sûr<br /> <br /> D Bertheau
L
Excellente analyse, mais...QUI VA PAYER? ( Route d'évacuation des personnes,prévention de glissement de terrains en milieu mica-schiste,mise aux nouvelles normes d'évacuation des eaux pluviales en crues dues au débroussaillage intensif ( Avaloirs, canalisations, Maravenne...) etc... J.L.
ASL de Valcros
Publicité
Publicité